Le Saloon de la dernière chance


Pour encore plus de souplesse, et sur une idée de Terra Ludis, nous vous proposons le saloon de la dernière chance. Déclinable sous la forme de tout lieu public convivial (auberge médiévale, maison des voyageurs oniriques, bar clandestin pendant la prohibition, cantina extra-terrestre...), ce nouveau format de jeu, particulièrement adapté aux démonstrations publiques, consiste à considérer la table de jeu comme un espace ouvert. Des gens passent devant, s'arrêtent, écoutent ou participent, et repartent à volonté. S'asseoir à la table de jeu, c'est pénétrer dans le bar dont le meneur est le tenancier.

L’action est toujours en cours dans le Saloon. Un joueur qui arrive choisit un personnage parmi ceux disponibles, idéalement affichés sur un panneau comme les classiques avis de recherche. Il s’installe et présente son personnage, comme si celui-ci entrait dans le bar. Il prend ensuite part à l’action qui est en train de se dérouler. Un joueur peut partir quand il le souhaite, ce qui revient à faire sortir son personnage du Saloon. Son personnage pourra être ensuite réutilisé par un autre joueur.

Des situations brièvement décrites et des sketches détaillés permettent au meneur d'entretenir un flux continu d'activité, les participants, en nombre illimité, pouvant s'intéresser à certains événements, tous ou aucun, partir, revenir, changer de personnage à volonté. Il n'y a plus aucune contrainte de durée pour participer à un jeu de rôle, de quelques minutes à toute une journée !

Le Saloon de la dernière chance a été présenté au 2ème Game in Paris (Paris, mars 2006).

Le Saloon de la dernière chance vous propose d'incarner des personnages typiques (c'est à dire clichés !) de la légende de l'ouest, dans des situations typiques du genre, avec les règles de notre JdR Pour Tous. Vous pouvez télécharger les personnages et les situations au format PDF.

Le Saloon

Le Saloon de la dernière chance est typique des saloons des petites villes de l’Ouest. C’est le lieu où tout le monde se retrouve pour s’amuser et boire. C’est quasiment le seul lieu d’animations « culturelles » de la ville de Beaver Creek. Son rez-de-chaussée est une grande salle remplie de tables rondes et de chaises, où l’on discute autour d’une chope ou d’une partie de poker. Le mur droit est occupé par le bar derrière lequel est placé un magnifique miroir, orgueil de la maison (mais souvent remplacé, hélas). En face, une petite scène permet des petites représentations artistiques, la plupart du temps des spectacles de danse de filles légèrement vêtues, dont Bosom Betty (voir ici). Un piano est placé sur le côté pour agrémenter le tout de musique. Il est occupé la plupart du temps par Massa Lincoln (voir ici).
Le Saloon fait également hôtellerie au premier étage. C’est donc l’endroit où se rendent les étrangers à leur arrivée en ville. Certaines filles du saloon y ont d’autres activités… Le Saloon a été maintes fois ravagé, détruit, brûlé… mais il est toujours reconstruit avec une rapidité déconcertante par tous les habitants de la ville.

Personnages permanents

Ces deux personnages peuvent intervenir à tout moment dans l’action, soit pour relancer celle-ci si elle se tasse, soit au contraire pour la calmer si les joueurs s’emportent un peu.

Les personnages

Wang Fu-Jen, blanchisseur taoïste (ce personnage peut être féminisé)

Il est venu pour aider à faire passer le chemin de fer. Il est resté pour monter une blanchisserie avec ses humbles économies. Sa courtoisie est aussi impeccable que son repassage (agréé par la cavalerie des USA !), mais ses propos sont parfois cryptiques. Quoique âgé, ses mouvements ont la grâce fluide que donne la pratique intensive du tai-chi-chuan, comme ont pu en témoigner les desperados qui ont essayé de taper dans sa caisse.

Granpa Grounchy, prospecteur hors d’âge (ce personnage peut être féminisé)

Moi, j’te l’dis, p’tit gars, y en a, d’l’or, ici. C’est juste une question d’temps qu’j’le trouve. J’ai l’œil, moi. De mémoire d’homme, Granpa a toujours été là, avec sa mule et son vieux tromblon chargé de clous rouillés. Il creuse des trous partout, radote et n’entend pas un mot de ce qu’on lui dit. Mais il a toujours de bons conseils à donner (si on a la patience de l’écouter) : il connaît bien les indiens, les coins à truites, les histoires de cœur des parents des présents, les légendes… Et il y a intérêt à le traiter avec respect, sinon il s’énerve et c’est mauvais pour sa tension.

Pokerdice Paul, trich… pardon joueur professionnel (ce personnage peut être féminisé)

Un petit poker honnête, Messieurs ? Ciel, que je suis maladroit, les cartes m’échappent des mains ! Que voulez-vous, je débute à ce jeu, je ne suis qu’un pied-tendre, comme vous dites. Dites-moi, c’est normal, cet as qui dépasse de votre botte ? Quand on n’est assez courageux ni pour travailler ni pour dévaliser les banques, il faut bien gagner sa vie, et l’argent se trouve à profusion dans les poches des autres. Paul gagne sa vie en gagnant au jeu. Tous les jeux. Il gagne toujours. C’est son métier. Il cultive son image de naïf impeccablement habillé et dissimule son visage derrière la fumée de ses éternels cigarillos. Malheur à celui qui verrait clair dans son jeu : il est aussi habile avec le derringer caché dans sa manche qu’avec des cartes biseautées ou des dés pipés.

Will Wolverine, chasseur de primes impitoyable (ce personnage peut être féminisé)

C’est un sale boulot, mais il faut que quelqu’un se dévoue pour le faire. A l’ouest du Pecos, il n’y a plus de loi. Mais il y a des gens qui la transgressent quand même. Pour leur faire payer, il n’y a qu’un homme : le chasseur de primes. Eh non, ce n’est pas gratuit, mais que voulez-vous, il faut bien vivre, pas vrai ? Will est vêtu d’un cache-poussière sans âge qui dissimule ses mains. Il n’est pas le plus rapide, mais il prend le temps de viser juste. Mais en bon chasseur, ce qu’il préfère, c’est piéger sa proie, qui vaut en général plus cher vive que morte. Son péché mignon, c’est qu’il aime voir la lueur dans le regard d’une proie acculée, quand il fond sur eux avec son énorme bowie-knife.

Lightning Larry, pistolero sans rival (ce personnage peut être féminisé)

Ses cheveux longs et raides sont coupés au carré. Son gilet brodé, son pantalon et son spencer noirs moulent son corps émacié. Il n’ôte jamais ses gants. Il porte les crosses d’ivoire de ses colts damasquinés d’argent tournées vers l’avant dans ses gaines lacées sur ses jambes à une hauteur étudiée. Il ne s’assied jamais dos à une ouverture, et toujours face à un miroir. Il épie le moindre cliquetis de mécanisme, le moindre frottement du métal sur le cuir, la moindre odeur de poudre et d’huile. Il sait bien comment meurent ceux dont l’habileté au six-coups devient trop célèbre : un défi de trop d’un inconscient qui veut entrer, lui aussi, dans la légende. Alors il attend, et espère qu’au moins sa légende vivra plus longtemps que lui.

Bosom Betty, fille de saloon au grand coeur

C’est dur d’être une femme dans l’ouest. Soit on épouse un honnête fermier qui vous bat quand il a bu, soit on est la femme de tout le monde au Saloon de la dernière chance. Mais au moins, on a le choix, tout le monde vous protège et on peut boire aussi ! En tous cas, il faut un sacré caractère et, si possible, des courbes (un peu trop, ici) et une jolie voix. Et bien sûr, savoir défendre sa vertu dans une bagarre contre tous ces ivrognes ! Le plus souvent, il suffit de leur rappeler les confidences qu’ils faisaient la veille en pleurant ou de mentionner le nom de leur femme pour les calmer.

Massa Lincoln, pianiste noir imperturbable

Y a pas d’problème, M’sieur. Avec Lincoln il n’y en a jamais. Evadé des plantations du Sud, il s’est réfugié chez les indiens des bayous qui l’ont initié à leurs rites chamaniques, assez proches de ceux de ses ancêtres, d’ailleurs. Depuis, plus rien ne l’impressionne : après tout il a vu l’enfer dans ce monde et dans l’autre. Du moment que l’alcool brouille un peu les frontières entre les deux, il peut y repenser sereinement, et exprimer par sa musique son manque total d’espoir.

Smelly Sam, trappeur taciturne

Il piège les bêtes. Il mange les bêtes. Il se vêt des bêtes. Certains disent qu’il est une bête, en tous cas il sait comment elles pensent, se nourrit comme elles, se bat comme elles… et sent comme elles. Comme elles, il ne ment jamais. Comme elles, il souffre en silence. Comme elles, il préfère la solitude. Enfin, il l’a préférait jusqu’à cette nuit où il a entendu le Cri. Ce cri que le vieil homme-médecine lui a indiqué comme étant celui du Wendigo. Depuis, il n’ose plus retourner dans sa cabane, près de laquelle il a retrouvé trop d’ossements rongés. Il connaît bien les os des bêtes, et les traces de leurs dents : ceux-là ressemblent davantage à des os et des dents humains. Depuis, il serre nerveusement contre lui son vieux fusil à pierre à très long canon et sa poire à poudre…

Lieutenant Wilson Broken Knife, éclaireur pawnee

Hugh. Broken Knife était un fier guerrier, mais les traîtres envahisseurs ont brisé la fierté de son peuple. Pour garder la tête haute, il a choisi de leur proposer ses talents de pisteur. Comme ça au moins, il peut assurer que les patrouilles tombent sur les escrocs qui échangent des fourrures magnifiques contre ce poison qu’est l’eau-de-feu, plutôt que sur ceux qui fournissent des munitions aux braves. Hooka-hey ! La révolte gronde ! S’il porte une veste d’uniforme arborant les galons avec lesquels on a cru l’acheter, ses mocassins et son pantalon à franges sont ceux des siens, et il porte ses vraies décorations sous forme de plumes attachées à son chapeau. Il a appris l’art de nourrir son Army Colt comme une squaw, mais porte son tomahawk sur l’autre hanche.

Paddy Fitz, commerçant ivrogne (ce personnage peut être féminisé)

Rubicond, rouquin et rondouillard, Paddy tient le General Store. Enfin, plutôt c’est sa femme Molly, lui il ne se lève que pour aller boire sa recette au Saloon de la dernière chance. Tout de vert vêtu, de ses chaussures à boucles à son melon, on le voit de loin, ce qui permet même à la diligence de l’éviter quand il zigzague dans les rues, et au balayeur de le repérer sous les tables pour le ramener chez lui, après la fermeture. Mais son esprit n’est jamais embrumé : question de gènes, et d’entraînement. Il connaît toutes les rumeurs de la ville, et les rapporte à qui lui paie un verre. Avec embellissements : le client est roi !

Carlos Sepultura, radical mexicain (ce personnage peut être féminisé)

Caraï ! La situation des peones est vraiment inadmissible. Il faut pendre tous ces riches propriétaires qui exploitent le peuple. Heureusement que le Rio Grande est une passoire : les rurales n’iront jamais chercher un fugitif aux Etats-Unis. Libertad o muerte ! Reconnaissable à ses énormes éperons en étoile et à son immense sombrero décoré de conchos d’argent, Carlos passe son temps à haranguer les foules dans le but rarement fructueux d’éveiller leur conscience politique. Les baudriers de munitions qui se croisent sur son poncho et les bâtons de dynamite qu’il y a glissés sont sans doute une des raisons pour lesquelles les gens tiennent leurs distances. Dieu sait combien de revolvers il cache dans la large bande de tissu qui lui tient lieu de ceinture !

Formal D. Hyde, croque-mort cadavérique

Son service après-vente a fait la réputation de la maison. Soyez prévoyant : vous envisagez un duel ? un poker amical ? vous êtes peau-rouge, nègre, mex ou autre candidat à la potence ? Faites un détour par notre échoppe. Non, la maison ne fait pas crédit, je le crains. Oui, les affaires sont bonnes, pourvu que ces rumeurs de traité avec les indiens et de nomination d’un US Marshall ne soient pas fondées. Un petit essayage rapide ? sans engagement !

Reverend Scott Brimstone, prêcheur apocalyptique

Jésus le connaît et il sait qu’il a raison. Venu tout droit de son Ecosse natale, le Révérend est bien décidé à porter la Bonne Parole de l’Eglise adventiste du 7ème jour de la Pentecôte à ces mécréants des colonies qui en ont bien besoin. Partout ce ne sont que violence, stupre et alcool, le chemin de la Perdition ! A coups de pied aux fesses s’il le faut , il les remettra dans le droit chemin. Et quand la route est longue et que la voie est dure, la flasque de whisky qui remplace les premiers chapitres de sa Bible (de toute façon, avant l’Apocalypse, c’est moins intéressant) ou les doux bras d’une bonne paroissienne raniment la flamme de sa foi.

Jumpalong Kennedy, ranger solitaire

On l’appelle le Cavalier blanc, il va et il vole au secours d’innocents. Tout de blanc vêtu (c’est un bon client de Monsieur Wang), il se pique de défendre la veuve et l’orphelin, et en chansons s’il vous plaît. De plus, puisque le seigneur réprouve la violence, il n’use jamais d’armes à feu, mais désarme ses adversaires grâce à sa maîtrise totale du lasso. Yee-hah !

Bud McGee, cow-boy typique

Cow-boy : n. m. mot à mot : garçon vacher. C’est le métier de Bud, et il n’y a pas de sot métier. Quand on mène des troupeaux toute la journée jusqu’à Abilene, on ne se pose pas de questions sur le sens de la vie. On mange des haricots froids, on essaie de jouer du banjo plus fort que les coyotes ne hurlent, on dort à la belle étoile. Et, quand on arrive dans une ville, on se lave, on boit, on joue et on pelote les filles de saloon. Vêtu d’une chemise à carreaux, d’un stetson et d’un pantalon en mouton, Bud ne se sépare jamais de son fer à marquer les vaches. En cas de bagarre (sans bagarre, la soirée est ratée), c’est plus dissuasif qu’un banal couteau, tant qu’on est assis près de la cheminée.

Bullwhip Bradley, conducteur de diligence

Pas facile de faire avancer ces satanées mules plus vite qu’une flèche d’indien ou qu’une balle de winch’. Mais Bradley y arrive, à force de jurons (il affirme ne pouvoir être battu en duel d’insultes). Si ça ne suffit pas, son fusil à plombs de chasse disperse en général les corbeaux qui rôdent autour de sa malle-poste. C’est qu’il en faut, du courage, pour faire cette liaison maudite. Il connaît tous les canyons, les villes fantômes, et même les prénoms des crotales et des scorpions ! Et il peut faire sauter votre cigarette d’un coup de fouet sans vous décoiffer.

Situations diverses

 



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